En 1994, Cuisiconcept fabriquait ses premières armoires de cuisine. En 30 ans, bien des choses ont changé : style des cuisines, matériaux utilisés, technologies de fabrication, goût et mode de vie des consommateurs. Notre designer en chef, directrice générale et coassociée Lucie Lyonnais a rejoint l’entreprise il y a 25 ans. Elle s’est prêtée au jeu de répondre à quelques questions sur l’évolution du design au cours des 30 dernières années.

Comment faisais-tu ton travail quand tu as commencé?

Quand j’ai commencé chez Cuisiconcept, j’arrivais avec de l’expérience dans les armoires et avait découvert une passion pour ce domaine. J’utilisais une grille et je faisais mes croquis à la main. On pourrait penser que c’était plus long que d’utiliser les logiciels 3D d’aujourd’hui, mais ce n’est pas le cas. Les gens adoraient le côté artistique des plans. Ça les faisait flancher à tous les coups! Encore aujourd’hui, je fais toujours l’ébauche de mes projets à la main avant de transposer dans les logiciels de dessin, parfois je les utilise pour discussions avec le client.

Quelle était la tendance à l’époque?

Les cuisines champêtres étaient la tendance à suivre dans les années 1990. Le bois était la vedette. Et quand le client voulait du solide, on installait un comptoir en quartz ou en granit. Puis les lignes sont devenues plus modernes. Les matériaux synthétiques ont remplacé le bois. Les nombreuses couleurs possibles avec les matériaux synthétiques et leur abordabilité, ça plaisait beaucoup aux gens.

Comment trouvais-tu ton inspiration?

Les gens s’inspiraient de ce qu’ils voyaient dans les magazines qu’ils achetaient au dépanneur du coin. Leurs demandes se ressemblaient donc beaucoup. Je suis allée du côté des expositions aux États-Unis, où le style présenté était plus traditionnel, rustique et travaillé. Cela ressemblait beaucoup au style de l’époque. Il y a quelques années, en 2009, je suis allée à Milan. Quand je suis revenue, j’avais 5 ans d’avance sur ce qui était proposé ici. Maintenant, les inspirations et les styles changent rapidement.

Ah oui? Et qu’est-ce qui explique ça selon toi?

On circule de plus en plus facilement d’un bout à l’autre de la planète. Et maintenant, les gens ont Internet et des applications comme Instagram ou Pinterest pour s’inspirer. Ils y dénichent donc des coups de cœur. Aujourd’hui, nos projets sont beaucoup plus diversifiés et influencés par toutes sortes de cultures et styles de vie, entre autres par l’Europe avec ses lignes épurées et ses matériaux différents.

On sait que le mode de vie influence beaucoup le design de la cuisine. Qu’est-ce qui a changé depuis 30 ans?

À l’époque, il y avait deux genres de clients : ceux qui voulaient être épatés pour sortir de leur quotidien et ceux qui n’avaient pas de demandes précises. Il y en avait même qui me disait de leur dessiner les armoires sur place et de leur dire de quoi ça aurait l’air. Aujourd’hui, les jeunes investissent beaucoup dans leur maison et suivent les tendances de près.

La place que prend la préparation des repas a aussi beaucoup changé. Dans les années 90, la cuisine standard était en U et on préparait les repas à l’abri des regards de la visite! Aujourd’hui, tout le monde se retrouve autour de l’îlot, on jase, on met notre grain de sel, on cuisine ensemble.

Les cuisines sont aussi beaucoup plus grandes. Il y a toujours un nouvel appareil à intégrer! La cafetière espresso, l’air fryer, le mélangeur sur socle. Tout ça demande de l’espace! On cuisine aussi beaucoup plus des plats internationaux. On a donc beaucoup d’ingrédients, d’épices, de plats spécifiques.

Quand les gens ont l’espace, ils optent souvent pour un garde-manger de type walk-in. Au fond, c’est un peu comme la « dépense » ou la « pantry » de nos grands-mères! Ça permet de garder le style épuré dans la cuisine sans se priver de tous les accessoires et produits exotiques qu’on souhaite avoir.

On parle design, mais la façon de fabriquer a sûrement changé aussi?

Oui, beaucoup! Avant, nos ébénistes faisaient tout à la main à partir des plans. Aujourd’hui, les plans sont dessinés à l’ordinateur, à l’aide d’un logiciel qui, tout en faisant les plans, programme le moindre trou poignées, des tablettes, des prises de courant sur chaque composante des armoires. Ça réduit beaucoup les risques d’erreurs tout en étant très précis et d’une finition soignée.

Selon toi, quel est le plus grand défi pour les designers-cuisinistes ces années-ci?

Les consommateurs sont plus aguerris, plus informés et très ouverts sur le monde. Ils souhaitent optimiser leur espace et sont très exigeants en termes de qualité de fabrication et d’installation. Il y a aussi une grande variété d’électroménagers sur le marché, dont certains importés d’Europe. Les dimensions sont moins standards, les recommandations d’installation sont différentes. Ce sont des éléments dont on doit tenir compte quand on conçoit la cuisine.

Chez Cuisiconcept, on a une équipe extraordinaire. À toutes les étapes d’une nouvelle cuisine, de sa conception à la finition chez le client, on a su s’adapter à tout ça. On est passionnés par ce qu’on fait alors on s’assure de le faire avec minutie.

Scoop! Cuisiconcept publiera sous peu un document informant les clients sur les critères à prendre en compte pour choisir judicieusement des électroménagers en harmonie avec la conception qu’ils se font de leur cuisine de rêve. Une autre belle initiative de Cuisiconcept pour surpasser les attentes de ses clients!